La trahison de Cuba envers Zino Davidoff

L’histoire de Zino Davidoff est étroitement melée à Cuba. Le talentueux Zino sût charmer les autorités cubaines pendant de nombreuses années, puis vint le temps de la "trahison" par Davidoff qui fût proprement interdit de fabrication par les manufacturiers de cigares à Cuba.

Cuba et Davidoff

Voici le résumé de l’épopée riche et épique entre Davidoff et Cuba avec pour point de mire le cigare.

1ère époque : l’apprentissage

Zino Davidoff quitta l’école à 20 ans pour effectuer un tour du monde d’apprentissage du tabac. Davidoff visita des plantations de tabac dans divers pays comme l’Argentine, le Brésil et surtout Cuba qu’il explora de 1928 à 1931. Pendant ces années d’apprentissage le jeune Zino observa toute la chaîne de production du cigare, de la plantation à la fabrique.
Outre de grandes connaissances dans l’art de la production du tabac et de la fabrication du cigare, Davidoff revint de son parcours initiatique avec la fameuse invention de l’humidor.

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2ème époque : la gloire

Après son retour de Cuba, Zino Davidoff s’impliqua dans la boutique de son père Henri. Son concept de cave à cigares devenait un succès, mais le magasin du 2, rue de la Rive à Genève restait d’envergure locale.

C’est coup du sort qui mit le pied à l’étrier à Davidoff avec la Seconde Guerre Mondiale. En effet, les cubains avaient leur stock de cigares bloqué dans les ports d’Europe et personne ne s’occupait de les écouler. C’est alors que Cuba proposa à Davidoff de reprendre le flambeau. Du coup, le magasin Davidoff à Genève devint le centre névralgique du cigare cubain en Europe; avec toutes les plus grandes personnalités du monde qui se pressaient dans le magasin de tabac à Genève. La symbiose entre Davidoff et Cuba fût totale durant la guerre car ce premier était le seul dépositaire de cigares de La Havane en Europe. C’est durant cette période qu’on lui attribua la reconnaissance universelle et le titre de "Monsieur Cigare".

Après la guerre, Davidoff proposa aux cubains de lancer une gamme de cigares sous un concept novateur qui était d’associer des noms de Grands Crûs de vin de Bordeaux au cigare de La Havane. C’est alors que naquit, sous le couvert de la manufacture Hoyo de Monterey à La Havane, la gamme des "Châteaux". C’est ainsi que Château Lafite, Château Latour, Château d’Yquem, Château Haut-Brion et Château Mouton Rotschild devînrent des cigares estampillés Davidoff. Il faut savoir que la gamme Châteaux était tout bonnement fabriquée par Hoyo de Monterey et simplement conditionnée sous le label du marchand de tabac de Genève.

En 1969, Cuba proposa à Zino Davidoff de créer ses propres cigares au lieu d’utiliser les produits Hoyo de Monterey. Ce grand honneur donna le jour au Davidoff N°1 et N°2, ainsi qu’à l’Ambassadrice. Ensuite c’est la série des 1000, 2000, 3000, 4000 et 5000 qui entra sur le marché des cigares Davidoff fabriqués en exclusivité à La Havane.

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La gloire de Davidoff était interplanétaire et les relations avec les autorités cubaines au beau fixe jusqu’à la fin des années 80…

3ème époque : le divorce

Plusieurs histoires se mélent quand il s’agit de comprendre le départ soudain de Davidoff du terroir magique de Cuba. Selon qu’on se place du côté de Genève ou de La Havane se sont deux sons de cloches différents qui rententissent. Du côté de Cuba, on clame que c’est la gamme de cigares Zino qui fût le déclencheur. En effet, la gamme Zino était élaborée au Honduras et les cubains voyaient cela comme un sacrilège. Ce crime de lèse-majesté fût puni d’un divorce définitif. Pour Zino Davidoff cela serait la qualité qui était en baisse à Cuba, causant la recherche d’autres terroirs propices à la production de tabac de qualité. Sans savoir la vérité absolue on observe simplement que Davidoff quitta définitivement Cuba.

C’est à la République Dominicaine que Zino entreprît de produire la tabac qui allait constituer ses cigares. Depuis l’arrivée de Monsieur Cigare sur le terroir dominicain les progrès fûrent indéniables. La qualité des cigares de République Dominicaine monta en puissance jusqu’à arriver à des produits intéressants à des prix bien plus compétitifs que ceux de La Havane. Cependant, Cuba reste le terroir de référence du cigare malgré les efforts de Zino Davidoff pour tirer vers le haut la qualité de la production de tabac dominicaine.

Aujourd’hui les cigares Davidoff sont toujours élaborés en République Dominicaine.

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