Le tabac à cigare : origine et culture

Comment sont cultivés les cigares pour vous apporter la meilleure combustion et le meilleur goût … quelques éléments de réponse

LA CULTURE

Le tabac se trouve un peu partout sur la planète mais seules les feuilles de la havane produisent les plus beaux cigares (quoique Saint Domingue fasse de gros progrès). Le climat (humidité et relative chaleur), le terroir (une terre ayant soit disant des propriétés volcaniques), le savoir faire des torcedores font de la Havane le pays du cigare.

Ce savoir faire est incontestable (bien que certains torcedores exilés au moment de la révolution transmettent leur savoir hors de la Havane). Le travail du torcedores s’apparente à celui du tailleur de pierre. A partir d’un matériau brut, le torcedores va minutieusement et délicatement faire émerger un diamant que l’on fume.

La production de l’île de la Havane provient de l’extrême ouest : la Vuelta Abajo (Pinar del Rio). Le climat y est très humide (le vent apporte la fraîcheur de la mer toute proche et fait bénéficier la région d’un micro – climat très agréable). La terre, répartie en plusieurs exploitations ou Vegas, y est très rouge (un peu comme sur les cours de tennis en terre battue). Elle est cultivée sans produit chimique uniquement grâce à des engrais naturels et à partir de graines fournies par le gouvernement cubain. Des ingénieurs agronomes du gouvernement surveillent l’hygrométrie, l’apport en eau et en éléments nutritifs pour le plant de tabac. Autre particularité du terroir réside dans la pratique de la jachère (des parcelles de terrains ne sont pas cultivées par rotation pour permettre à la terre de se reposer). Les paysans laissent même parfois les plants entiers de tabac se décomposer pour servir d’engrais naturel et enrichir le terroir d’une noble pourriture. Le tabac est planté en octobre, se poursuit tout l’hiver pour s’achever courant mars – avril.

Durant cette culture les plants peuvent être recouverts de grandes gazes (fin linge) blanches pour protéger les feuilles des ardents rayons du soleils (culture tabaco tapados). Cette culture s’apparente à celle pratiquée en serre. La culture tabaco tapados est réservée aux délicates feuilles de capes ( cf la fabrication du cigare ) qui doivent êtres fines, absentes de nervures trop apparentes et sans tâches. Il existe aussi des plants à l’air libre (tabaco del sol). Les feuilles issues de cette culture servent à fabriquer la tripe (cf fabrication du cigare) du cigare ainsi que la sous-cape. On leur demande plutôt que d’être belles d’être aromatiques.

Parmi les feuilles des plants de cigare, les feuilles du haut du plan sont gorgées de soleil et donc de goût. C’est a partir du mélange de ces différentes feuilles que les fabricants créent LE goût du cigare.( c’est pourquoi lors de la récolte les feuilles sont triées)

LA RECOLTE DU TABAC

Les premières feuilles à être cueillies sont les « libre de pie », puis sept jours plus tard les unos y medio, sept jours après les centro ligero, ensuite sept jours après les centro fino, puis les centro gordo et enfin au bout de 42 jours les corona (plus jeunes pousses du plants de cigare). L’intervalle entre chaque cueillette permet aux feuilles de l’étage suivant de se développer. Les tiges sont à chaque fois coupées à la main au ras du tronc du plants. Puis les feuilles sont soigneusement triées par les récoltants (taille, toucher comme de la soie, aspect huileux). Les déchets de culture sont laissés à la libre disposition des travailleurs locaux. Les feuilles sont alors rassemblées en fagots et transportées aux casas de tabaco (maison de maturation) où l’étape de fermentation commence.

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